Concrètement: les conditions de prélèvement, la procédure détaillée de recueil des des sécrétions et cellules vaginales et cervicales par écouvillonnage, avec explication des intérêts clinique et biologique, et le délai d’analyse.
Sommaire
- Intérêt clinique du PCV
- Intérêt biologique du PCV
- Conditions de prélèvement
- Procédure
- Matériel
- Etapes techniques
- Délai d’exécution des analyses
- Autres prélèvements possibles
La procédure du prélèvement consiste essentiellement à recueillir les sécrétions et cellules vaginales et cervicales par écouvillonnage. La procédure veut que la patiente se couche en position gynécologique. Puis l’on introduira dans la cavité vaginale un speculum stérile afin de l’entrouvrir et de pouvoir observer le col utérin. Ensuite, il faut prélever les secrétions du cul-de sac vaginal et les cellules du col utérin par écouvillonnage. Le spéculum est ensuite retiré et les écouvillons envoyés au laboratoire de Bactériologie.
Dans la suite de cet article, nous verrons quel est l’intérêt de faire un prélèvement cervico-vaginal, ensuite les conditions de prélèvement, le matériel et les étapes techniques. Enfin, nous aurons un aperçu sur quelques autres types de pélèvement permettant de rechercher les pathogènes concernés.
Intérêt clinique du Prélèvement Cervico-Vaginal
Généralement, le PCV est effectué en cas de suspicion d’infection utérine, de salpingite, de pelvipéritonite ou de dépistage systématique des bactéries vaginales à risque materno-fœtal. Ceci dans un contexte de diagnostic de maladie sexuellement transmissible, d’infection sexuellement transmissible ou de suivi de la femme enceinte.
Intérêt biologique du Pélèvement Cervico-vaginal
Le Prélèvement Cervico-Vaginal est effectué lorsqu’il y a des signes d’infection urovaginale parasitaire et/ou bactérienne :
- parasites tel que Trichomonas vaginalis,
- des bactéries telles que Neisseria gonorrhoeae
- des levures telles que Candida albicans
- Et pour la femme enceinte, le portage de Streptococcus agalactiae est recherché.
Des bactéries natuellement pésentes dans la flore vaginale sont des pathogènes opportunistes : les germes banals comme Staphyococcus aureus, les mycoplasmes urogénitaux, Mycoplasma hominis et Ureaplasma urealyticum.
L’on peut aussi faire ce prélèvement pour établir le type de la flore bactérienne vaginale, celle-ci pouvant prédisposer ou être révélatrice d’infection bactérienne. Dans ce cas, les bactéries à retrouver sont Gardnerella vaginalis, Mobiluncus sp. On fait un typage de cette flore .
Les infections à Chlamydia et à tréponème (Syphilis) sont généralement recherchées par technique sérologique.
Conditions de prélèvement
La patiente ne doit pas avoir fait de toilette intime : introduction d’antiseptiques à l’intérieur du vagin
En effet, ce faisant, elle peut diminuer la quantité de leucorrhées. Alors que l’aspect, la couleur et la quantité de celles-ci peuvent orienter le diagnostic. Ce faisant, elle peut aussi introduire de nouveaux germes dans l’appareil génital, diminuer la densité microbienne ainsi qu’altérer la forme des bactéries. De plus le pH vaginal peut être modifié ainsi que l’aspect macroscopique du col dont doit rendre compte le préleveur.
La patiente doit avoir passé les 24 heures précédant le prélèvement sans avoir eu de rapport sexuel avec pénétration
En effet, le pH du sperme est basique, il peut modifier le pH vaginal qui est normalement de 4,5. Parmi les tests à faire avec les leucorrhées, il y a la recherche du pH vaginal. De plus l’utilisation du préservatif masculin ou féminin peut irriter le vagin et le col utérin et faire penser à des lésions qui n’en sont pas.
La patiente ne doit pas être en période menstruelle
Il faut attendre trois jours après les menstrues car celles-ci peuvent causer une augmentation du pH vaginal, ce qui influence la flore bactérienne. De plus les hématies brouillent la lecture microscopique.
Bien évidemment, une métrorragie peut être l’une des raisons ayant motivé le clinicien à demande ce prélèvement. Dans ce cas, ceci doit être mentionné dans les renseignements cliniques.
La patiente ne doit pas être sous antibiothérapie
Il faut instaurer une fenêtre thérapeutique ou attendre la fin de l’antibiothérapie car les antibiotiques peuvent modifier la pousse, la densité, la forme et la couleur des bactéries.
Procédure
Matériel
Il nous faut :
- Une solution de décontamination à l’eau de javel (dilution au 1/10 de l’eau de javel)
- Une paire de gants non stériles
- Un spéculum à usage unique
- Un lit gynécologique
- Des compresses stériles
- Une alèze en papier
- Deux écouvillons à embout de coton par défaut
- Une lampe
Il existe différents types de matières pour les embouts d’écouvillons. L’écouvillon à embout de coton est généralement utilisé par défaut.
Etapes techniques du prélèvement
Pour un lit gynécologique désinfecté, et recouvert d’une alèze en papier, se laver les mains, puis :
Accueillir la patiente
- Saluer la patiente, s’assurer de son identité, lui expliquer le déroulement de l’examen et son caractère indolore. Etiquetter les étuis des écouvillons
- Lui demander d’enlever ses sous-vêtements et de s’installer sur le lit gynécologique, le bassin avancé, les jambes en flexion complète (position gynécologique).
Décrire l’aspect macroscopique du col
- Enfiler des gants, sortir le speculum de son emballage en le tenant par la tige
- Introduire le speculum dans le vagin, en tenant la tige verticalement, en position fermée. L’ouvrir légèrement pour trouver le col de l’utérus. S’aider de la lampe tenue par un aide si nécessaire.
- Une fois introduit aux ¾, l’ouvrir en le dévissant afin d’écarter les mors, de manière à mettre en évidence le col utérin. Ne pas dévisser jusqu’à pleine ouverture. Observer et noter l’aspect du col, et la quantité de leucorrhées.
Prélever
- Commencer par écouvillonner l’exocol et les culs-de –sac vaginaux avec un 1er écouvillon (pour staphylocoques, Candida sp. G. vaginalis, T.vaginalis). Le 2ème écouvillon doit être utilisé au niveau de l’endocol : appuyer l’écouvillon sur l’orifice et lui imprimer un mouvement rotatif. S’il y a du mucus, il faut l’enlever grâce à une compresse montée sur une pince avant de prélever (pour gonocoques, mycoplasmes).
- Replacer les écouvillons dans leurs étuis (après chaque prélèvement) sans en toucher l’orifice
- Retirer le speculum en commençant par le dévisser un peu. (Si l’on le dévissait jusqu’au bout, l’on risquerait de prendre des bouts de muqueuse entre les mors. Ce serait très douloureux pour la patiente). Tirer le speculum.
Après le retrait du spéculum et le départ de la patiente
- Mieux observer avec un bon éclairage, la couleur et l’aspect des leucorrhées (important).
- L’on peut à ce moment aussi faire déposer quelques gouttes de potasse 10 % sur les leucorrhées afin de faire le sniff-test. Noter le résultat, puis placer dans le bac contenant la solution de décontamination.
- Envoyer les échantillons avec la fiche de renseignements à l’unité de Bactériologie. Jeter l’alèze utilisée.
- Enlever ses gants et les jeter dans la poubelle DASRI
- Se laver les mains.
Délai d’exécution des analyses
Pour la recherche de T. Vaginalis, il faut observer l’échantillon sous 15 minutes. Mais le germe peut rester mobile pendant quelques heures, surtout si l’écouvillon humide est placé à 37°C.
Pour la recherche de gonocoques, l’on doit examiner l’échantillon sous une heure. Sinon, il faut le conserver dans un milieu de transport pendant 48 heures. Les mycoplasmes se conservent bien sous milieu de transport pendant 24 à 48 heures. Sinon, il faut analyser l’échantillon dans les deux heures à température ambiante.
Autres types de prélèvement possibles
Un prélèvement urétral peut être fait pour le diagnostic du gonocoque, des mycoplasmes.
Un 1er jet urinaire peut compléter le prélèvement urétral ou même le remplacer selon les fabricants des réactifs. Par exemple pour les galeries à mycoplasmes uro-génitaux.
L’on peut également réaliser un prélèvement au niveau de la vulve en cas de lésion externe (ulcération) pour la recherche de Candida sp.
Avertissement
La procédure ci-dessus décrite doit faire l’objet d’une approbation par votre directeur technique avant son application dans votre laboratoire.
Les auteures:
-Rédigé par Renée A. LEYEBE, titulaire d’une Licence en Sciences de la Santé, option Analyses Médicales

-Validé par Petronile NGO ETOUNDE, titulaire d’un Master en Microbiologie et Immunologie.
Merci de votre compréhension.