Comment bien faire le prélèvement de gorge au laboratoire

Gorge saine et inflammée, merci au Centers for Disease Control

Pour bien faire le prélèvement d’un échantillon de gorge, il faut savoir que d’un échantillon de qualité, découle très souvent un résultat de qualité. Comme pour tout examen de Biologie Médicale, la phase preanalytique est cruciale. Aussi, dans l’article qui suit, nous allons détailler la procédure d’un prélèvement de gorge et de même son intérêt. En effet, parmi les examens pouvant être prescrits lorsque nous recherchons la cause d’un mal de gorge, nous avons la culture du prélèvement de gorge.

Sommaire

Intérêt du prélèvement

Lorsque l’on suspecte une angine et/ou une pharyngite, l’on peut faire un prélèvement de gorge. Généralement, comme signes cliniques, nous retrouvons une douleur spontanée dans la gorge ou à la déglutition, généralement accompagnée de fièvre ou non , et parfois d’une altération de l’état général pouvant aller jusqu’à un état sub-comateux (diphtérie) et de la présence de ganglions. [1]

Le but du prélèvement est de ramener les cellules et les éléments de  la flore microbienne du pharynx.

Procédure du prélèvement de gorge

A savoir sur l’aspect macroscopique de la gorge

Si les amygdales ne sont pas visibles, deux principales raisons:

  • Chez l’enfant : il a été amygdalectomisé. Les signes cliniques peuvent être dus à une pharyngite ou à une angine développée sur les résidus des amygdales.
  • Chez  l’adulte : l’amygdale est naturellement atrophique et son résidu est dissimulé par la langue.

Un phlegmon de l’ amygdale ne se prélève pas par écouvillon mais se ponctionne à l’aide d’ une aiguille et seringue. Très souvent, un staphylocoque est mis en cause. C’est une amygdale, généralement unilatérale, gonflée, et œdémateuse.

L’abaisse-langue permet généralement la meilleure vue mais il est souvent mal toléré et peut, en particulier chez les enfants, entrainer plus de difficulté que d’aide.

Matériel 

Nous avons :

  • Un abaisse-langue en bois  à usage unique ;
  • Un écouvillon ;
  • Une simple lampe tenue par un aide ;
  • Eventuellement des gants et une pince stérile ;
  • Eventuellement, en cas de phlegmon de l’amygdale, une seringue et une aiguille.

Mode opératoire

Examen de l’aspect de la bouche, dents, gencives et gorge

  • Faites ouvrir très largement la bouche. Demander au patient de tirer le plus possible la langue et posez l’abaisse-langue dessus. Faites prononcer  » AAAH « , lentement et le plus grave possible : prononcer un son grave fait descendre le larynx donc abaisse le plancher de la bouche, donc abaisse la langue et dégage les amygdales. Avec les enfants, faites en sorte que ça soit un jeu ! [1] ;
  • Examinez soigneusement l’ensemble de l’oropharynx et de la bouche. Notez l’ aspect de la langue et des gencives.
  • Appuyer à la base de la langue pour découvrir la gorge mais sans introduire l’abaisse-langue trop profondément (réflexe nauséeux). Notez l’aspect  :
    • des amygdales : œdémateuses, rouges, à points blancs ;
    • du voile du palais et de la luette ;
    • du fond du pharynx.

Prélèvement proprement dit

Précaution: il s’agit d’être rapide afin d’éviter le réflexe nauséeux. De plus, l’écouvillon peut être sucé, et il n’y aura plus qu’à recommencer!

S’il n’y a pas de signes visibles d’infection à noter, balayez rapidement l’amygdale. Si les amygdales ne sont pas visibles, vous plongerez votre écouvillon, derrière le bord de la langue, dans la loge amygdalienne.

–   des points blancs (pus) qui, s’ils existent devront être spécifiquement prélevés avec la pointe de l’écouvillon. Un seul point blanc suffit ! Retirez instantanément l’écouvillon sinon le réflexe nauséeux fera fermer la bouche ;

–  des fausses membranes (souvent au fond du pharynx) : écouvillonnez au pied des membranes ou arrachez une fausse membrane avec une pince ;

–  des lésions diffuses et mal limitées: prélevez le fond d’une lésion ;

–   simplement une inflammation des amygdales : prélevez les par un badigeonnage délicat ;

–    phlegmon de l’amygdale : ponctionnez le contenu.

  • Porter la macroscopie sur l’écouvillon ou sur le papillon accompagnant celui-ci, selon la procédure du laboratoire.

Transport-conservation 

Transport immédiat en salle technique à cause du risque de dessèchement. Humidification avec de l’eau physiologique stérile des prélèvements en cas de culture retardée [2].

Bibliographie

1.Gilles, Y., &Pierson, A. (2010, octobre 15). Prélèvement de gorge (amygdale, angine) [Clinicallaboratory Science]. BIOLTROP. http://www.bioltrop.fr/spip.php?article78

2. Réseau National des Laboratoires du Sénégal. (2008). Manuel de procédures des techniques de laboratoires d’analyses médicales (1re éd.).

Avertissement: La procédure ci-dessus décrite est un exemple. Pour la rendre applicable dans votre laboratoire, elle doit être validée par votre directeur technique.

Les auteures:

-Rédigé par Renée A. LEYEBE, titulaire d’une Licence en Sciences de la Santé, option Analyses Médicales

– Validé par Petronile NGO ETOUNDE, titulaire d’un Master en Microbiologie et Immunologie.

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